Du nouveau dans les techniques de sélection végétale : quel TALEN(T) !

L’appellation « New Plant Breeding Technologies » (NPBT) recouvre des techniques récentes apparues au cours des dernières années, et, d’un point de vue réglementaire, postérieures aux réglementations en vigueur sur les OGM depuis 1990. Ces NPBT modifient le génome ou son expression et ont pour objectif l’amélioration des plantes en introduisant ou générant de nouveaux caractères avec idéalement une précision, une rapidité et un coût maîtrisés.

Que regroupe le terme « NPBT » ?

Certaines techniques sont encore en forte évolution, liée à l’avancée des connaissances et des perspectives d’utilisation. Le groupe d’experts sur les nouvelles technologies de la Commission Européenne a identifié 8 catégories de NPBT :

–    La mutagénèse dirigée à l’aide d’oligonucléotides (ODM) ;
–    Les nucléases à doigt de zinc (ZFN), méganucléases, TALEN et CRISPR ;
–    La cisgénèse et l’intragénèse ;
–    Le greffage sur des porte-greffes génétiquement modifiés ;
–    L’agro-infiltration ;
–    La méthylation de l’ADN ARN-dépendante (RdDM) ;
–    La sélection inverse ;
–    La génomique de synthèse.

Toutes ces techniques ne conduisent pas systématiquement à des modifications de la séquence du génome mais, lorsque c’est le cas, leurs conséquences sont souvent comparables à celles de la mutagénèse avec des substitutions de bases, insertions ou délétions.

OGM or not GM ?

Les plantes ou les produits obtenus par utilisation de ces différentes techniques sont-ils considérés comme des OGM ? C’est l’épineuse question à laquelle tente de répondre le groupe d’experts de la Commission Européenne. Ces différentes techniques font l’objet, depuis 2007 environ, d’intenses discussions pour connaître leur parenté avec la transgénèse et les réglementations associées. En effet, si les OGM de 1ères générations sont facilement détectables en utilisant des outils de marquage moléculaire, il est souvent impossible de détecter si une plante ou un produit a été obtenu par une NPBT et donc de les soumettre à la réglementation OGM. Le débat est donc toujours ouvert…

Nous reviendrons plus en détail, dans des billets futurs, sur quelques-unes de ces NPBT.  Pour plus d’informations sur les NPBT et leur réglementation, vous pouvez consulter l’article de Hartung et Schiemann (2014).

Cette thématique a également  été abordée lors de l’assemblée générale de l’Association des Sélectionneurs Français (ASF) le 6 février 2013 à Versailles (« Modifications de l’expression génétique et amélioration des plantes : épigénétique et ingénierie génétique de précision »).

Bibliographie :
Hartung and Schiemann (2014) Precise plant breeding using new genome editing techniques: opportunities, safety and regulation in the EU. The Plant Journal.

Crédit photo : ©lightwise-123rf.com
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Ce billet a été rédigé par Céline Hamon
Responsable R&D Biologie Moléculaire Céline, armée de pipettes, de marqueurs et d’une équipe de choc, traque l’ADN des plantes pour en déchiffrer toutes leurs caractéristiques !