Stimuler l’immunité des plantes : le RMT Bestim publie un ouvrage de référence

Face aux défis environnementaux et aux attentes sociétales croissantes, l’agriculture française connait une transformation profonde. Réduction des intrants chimiques, résilience des cultures, durabilité des systèmes de production : autant d’objectifs qui nécessitent de repenser la protection des plantes. Dans ce contexte, le Réseau Mixte Technologique (RMT) Bestim vient de publier un ouvrage collectif majeur, fruit de cinq années de travaux et de la mobilisation de 65 experts. Ce livre, Immunité des plantes : quelles stratégies pour l’optimiser dans un contexte agroécologique ?, propose une synthèse inédite des connaissances et des pratiques autour du concept d’immunité agroécologique.
Le RMT BESTIM : un réseau au service de l’agroécologie

Créé en 2020 et soutenu par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation via le CASDAR, le RMT BESTIM fédère plus de 60 partenaires issus de la recherche, de l’enseignement et du développement agricole. Son ambition ? Comprendre, développer et promouvoir des stratégies de stimulation de la santé des plantes dans des systèmes agroécologiques performants. Le réseau couvre un large spectre de filières végétales (grandes cultures, vigne, fruits et légumes, horticulture, plantes aromatiques et médicinales) et mobilise des compétences allant de la recherche fondamentale à l’expérimentation terrain. En s’appuyant sur la diversité de ses partenaires.
Le concept d’immunité agroécologique
Inspiré de l’éco-immunologie développée en santé animale, le concept d’immunité agroécologique repose sur un principe simple : plutôt que de chercher à éradiquer les bioagresseurs par des intrants chimiques, il s’agit de stimuler et d’optimiser les mécanismes de défense des plantes. Cette approche vise à diminuer la sensibilité intrinsèque des cultures tout en préservant leur productivité. Elle implique la prise en compte d’un grand nombre de facteurs – génétiques, microbiologiques, agronomiques, climatiques – et nécessite une approche systémique pour trouver le bon compromis entre résilience des cultures et rendement.

Un ouvrage collectif pour capitaliser cinq années de travaux
Fruit de cinq années de collaboration, le livre « Immunité des plantes – Quelles stratégies pour l’optimiser dans un contexte agroécologique ? » rassemble les contributions de 65 experts. Il constitue une ressource pour les chercheurs, les agronomes, les enseignants et les agriculteurs engagés dans la transition agroécologique.
L’ouvrage est structuré en trois grandes parties :
1. Les leviers de l’immunité végétale
Cette première partie explore les fondements biologiques et écologiques de l’immunité des plantes. Elle détaille les biosolutions disponibles : biostimulants, biocontrôles, stimulateurs de défense des plantes (SDP), adjuvants… Ces solutions, souvent bio-inspirées, activent les défenses naturelles des plantes sans action directe sur les bioagresseurs. Le rôle du fond génétique est également mis en lumière : la réponse aux biosolutions varie selon les génotypes, ce qui ouvre des perspectives en sélection variétale. La réceptivité des organes (feuilles, racines, semences) est analysée, soulignant l’importance de cibler les bons compartiments pour maximiser l’efficacité des biosolutions. Sont discutés également la place du microbiote et des plantes associées, l’influence des stress abiotiques… l’ouvrage met en lumière les freins actuels et les perspectives de combinaison des leviers.

Figure 1 : Acteurs de l’immunité de la plante Impact des différents facteurs sur l’immunité – Source Elsa Ballini
2. Appropriation et intégration sur le terrain
Cette partie donne la parole aux acteurs de terrain : viticulteurs, maraîchers, céréaliers, horticulteurs… Elle montre la diversité des pratiques et des résultats selon les cultures. Des témoignages illustrent l’adoption progressive des biosolutions, les freins rencontrés, mais aussi les succès observés en matière de réduction des intrants et d’amélioration de la santé des plantes.
Un focus est également consacré à la formation : MOOC, jeux sérieux, ateliers de co-conception… Les membres du RMT BESTIM développent des outils pédagogiques pour accompagner les professionnels dans l’appropriation des biosolutions.

3. Méthodologies pour caractériser l’immunité

La dernière partie présente les outils scientifiques permettant d’évaluer l’immunité végétale : phénotypage, analyses moléculaires (ADN, ARN, protéines), métabolomique, spectroscopie, imagerie, modélisation… Ces méthodes permettent de mieux comprendre les mécanismes de défense, de suivre l’efficacité des biosolutions et de construire des systèmes de culture résilients.
Une dynamique collective pour préparer l’avenir
Le livre du RMT BESTIM fait un bilan des résultats, méthodes, freins et leviers de l’immunité agroécologique, il trace également des perspectives concrètes pour l’agriculture de demain. En valorisant les biosolutions, en intégrant les connaissances scientifiques aux pratiques agricoles, et en favorisant la co-construction avec les acteurs de terrain, le réseau contribue activement à la transition agroécologique.
Pour aller plus loin :
📘 Le livre est disponible auprès des éditions Acta en cliquant ici
🌐 Site du RMT BESTIM : www.rmt-bestim.org
📩 Contacts : r.berthelot@arvalis.fr et turner@vegenov.com
Crédits photos : RMT Bestim, ACTA, Vegenov, L'Oeil de Paco
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