ABA PIC, un projet au cœur de la transition agroécologique

Débuté le 1er juin 2021, le projet ABA PIC (Accélération du Biocontrôle et des Agroéquipements pour la Protection Intégrée des Cultures), financé dans le cadre du Plan de relance et coordonné par l’ACTA, rassemble pour 19 mois les instituts techniques agricoles impliqués dans les groupes de travail « Biocontrôle » et « Protection intégrée des cultures ». Centré sur le développement méthodologique, ce projet s’articule autour de quatre objectifs clés : (1) Développer et tester des outils de suivi des organismes et substances de biocontrôle dans l’agrosystème, (2) Développer et tester des méthodes d’étude des facteurs qui conditionnent le succès d’utilisation du biocontrôle, (3) Améliorer les capacités d’expérimentation sur les modes d’application des produits de biocontrôle et (4) Développer un savoir-faire de positionnement du biocontrôle sur la base du diagnostic, du monitoring et de la prévision des dynamiques des bioagresseurs et auxiliaires des cultures. Le 12 juillet 2021, ABA PIC a réuni son premier Conseil Scientifique, donnant ainsi le coup d’envoi pour débuter les expérimentations.

Coordonné par l’ACTA, le projet ABA PIC est un projet relativement court à l’échelle des projets de R&D mais qui s’annonce à la fois dynamique et ambitieux. Les partenaires vont mettre en commun et approfondir leurs expertises dans le domaine du biocontrôle et des agroéquipements innovants, pour faire émerger de nouvelles méthodologies indispensables à la transition agroécologique.

Un lien fort avec le consortium public-privé sur le biocontrôle

Ce projet a été monté et se déroulera en collaboration avec le consortium public-privé sur le biocontrôle (lancé en 2016). En total adéquation avec la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, ce projet a pour but de soutenir l’essor du biocontrôle et accompagner la structuration d’une industrie française du biocontrôle.

Des partenaires moteurs pour un projet prometteur

Avec un budget de 2,3 millions d’euros, les 12 partenaires du projet auront à cœur d’optimiser les conditions d’utilisation des stratégies de biocontrôle, en explorant les paramètres influant sur leur efficacité. Pour cela, ils s’appuieront sur le développement des méthodes et des outils d’application (pulvérisation, distribution automatisée de macro-organismes, etc.) et de suivi au champ grâce à la biologie moléculaire.

Les partenaires de ce projet déploieront leur expertise dans des branches variées dont voici la liste (non exhaustive) : arboriculture (CTIFL), pomme (IFPC), vigne (IFV), tomate (Vegenov), pomme de terre (FN3PT, ITAB), betterave (ITB), colza (Terres Inovia), blé (Arvalis) mais aussi cyclamen (Astredhor). Les partenaires travailleront sur des thématiques agricoles françaises du territoire métropolitain et des DOM-TOM (Armeflhor). Plusieurs acteurs du projet seront mobilisés sur les actions de veille prédéfinies (iteipmai, ITAB, Terres Inovia, etc.)

Une veille accrue

En amont du projet et durant tout son déroulé, différentes actions de veille seront menées. Elles permettront, d’une part, d’analyser les innovations pouvant concourir aux objectifs de développement méthodologique. Et, d’autre part, elles conduiront à l’identification de solutions de biocontrôle existantes et à venir à l’international.

Un développement méthodologique à la pointe dans chacun des quatre objectifs

  1. Les méthodologies développées permettront d’améliorer le suivi du devenir des solutions de biocontrôle dans l’environnement et de mieux les intégrer dans des itinéraires techniques. Un focus particulier sera fait sur les micro-organismes et les Composés Organiques Volatiles, pour permettre une meilleure compréhension de leur dynamique et de leur utilisation.
  2. L’impact de différents paramètres environnementaux abiotiques comme les UV, le lessivage ou encore le pH sur le devenir et l’efficacité des solutions de biocontrôle sera analysé. Le partenaire végétal sera également étudié, grâce à des outils comme la puce qPFD® (« Licence INRA® ») qui permet de mieux comprendre et exploiter sa réceptivité aux stratégies de biocontrôle. Des méthodes seront également développées pour étudier la compatibilité des autres pratiques et produits avec les méthodes de biocontrôle.
  3. L’optimisation des modes d’application des produits de biocontrôle sera étudiée en étroite collaboration avec les agroéquipementiers, et en particulier sur la pulvérisation (étude des buses, des volumes de bouillie, de la conversion dose labo/champs, de l’adjuvantation, etc.)
  4. Les outils d’acquisition et d’analyse d’image ainsi que les outils biologiques et génomiques seront au cœur du quatrième objectif. Les travaux seront centrés sur les capteurs (ex : capteurs de spores) et les méthodes de diagnostic, de suivi et de prévision des dynamiques des bio-agresseurs et auxiliaires de culture.

Les méthodologies impliquant le suivi et l’étude du mode d’action des micro-organismes de biocontrôle seront développées sur certaines souches représentatives des genres bactériens majeurs de la liste biocontrôle comme Bacillus ou Trichoderma. Elles auront cependant pour ambition un plus large spectre d’utilisation afin de contribuer de façon pérenne à améliorer la compréhension et optimiser l’utilisation d’autres solutions de biocontrôle.

Transfert des résultats

Enfin, le projet « ABA PIC » prévoit des volets spécifiques concernant le transfert et la valorisation des résultats auprès des entreprises des secteurs du biocontrôle et des agroéquipements. L’objectif est d’accélérer leur essor et de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la France à l’international sur ces thématiques.

Les financeurs du projet

Ce projet est financé dans le cadre du Plan de relance et plus spécifiquement du programme « accélérateur des entreprises de l’agroéquipement et du biocontrôle » qui est un programme d’accompagnement pour les entreprises développant des solutions technologiques favorisant la transition agroécologique.

Crédits photos :
Tracteur - © Henry St. John - #420786849 - – Adobe Stock
Ribambelle papier - © Africa Studio – Adobe Stock/Fotolia 
Champ de pommes de terre - © PASTA DESIGN - #81954461 – Adobe Stock
Vigne - © Marina - #245367303 – Adobe Stock
Pommier - © Zeitgugga6897 - #291939442 – Adobe Stock
Colza - © gozzoli - #112481784 – Adobe Stock
Tomate - © DenisProduction.com - #250149090 – Adobe Stock
Betterave - © Grecaud Paul - #86956390 – Adobe Stock
Blé - © Subbotina Anna - #142950790 – Adobe Stock

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Ce billet a été rédigé par Klervi Crenn
Chargée de Projets en Qualité et Santé des Plantes, Klervi est une microbiologiste qui s’appuie sur des outils de biologie moléculaire pour étudier la microflore des plantes (qu’elle soit bénéfique ou pathogène), mais aussi pour étudier le mode d’action de produits de protection et nutrition des plantes.